Urlo , le cri en italien. Esodo , l’exode. Ces noms vous sont familiers ? Non ? Et si je vous dis Pippo Delbono ou le théâtre fabuleux ? Toujours pas ? Vous donnez votre langue au chat ? Ok, je vous décris.
Pippo Delbono est né en 1959 en Ligurie ; région italienne septentrionale, dont la capitale est Gênes, ville magnifique d’ailleurs.
Après avoir étudié le théâtre à l’université de Gênes, le prodige se révèla au Danemark avec l’Odin Teatret. Durant ses années danoises, il développa une conscience extrême du corps, qui par conséquent, le met à l’écoute du moindre geste et la voix et s’intéresse tout particulièrement à la relation entre théâtre et danse. C’est là également qu’il commence à s’intéresser au théâtre oriental – où s’unit travail de l’acteur et du danseur - et dont il approfondira l’approche. Urlo en est le parfait exemple puisque c’est un spectacle basé sur le cri.
En 1986, il fonde avec l’acteur argentin ,Pepe Robledo sa propre compagnie avec laquelle il crée tous ses spectacles. En cours de route, il s’est entouré de personnes qui vivent l’art, non comme un métier mais comme une expérience de survie. Ils souffrent d’handicaps, sont anciens pensionnaires d’hôpitaux psychiatriques ou ex-sans abris, notamment Bobo, entre autre.
Tous ces «comédiens atypiques», forment la compagnie de Pippo Delbono au côté des autres comédiens et musiciens.
Il Tempo Degli Assassini, c’est aussi l’art de toucher les gens. Il s’agit de penser à tuer quelqu’un que l’on aime. Une personne peut mourir dans un coup d’Etat en Argentine comme une autre peut mourir d’overdose dans un autre continent.
Un petit mot de Pippo Delbono sur ce spectacle : « Quand nous avons décidé de faire ce spectacle,nous voulions parler de Rimbaud et des poètes maudits, des poètes rocks,des personnes qui ont vécu et qui sont morts comme eux,de la mort d’un peuple entier,de l’amour, de la solitude.
Finalement, nous nous sommes trouvés à parler de petites choses, de la vie, des petites peurs, des petits rêves,des petites histoire de chaque jour. Et sans le vouloir, nous avons parlé de nous. »
Dans Esodo, il s’agit de vivre quelque chose qui nous est inconnu, à nous, Français du XXI ème siècle. A travers ce spectacle, nous explorons la milieu extracommunautaire. Il s’agit de peuples,qui fuient leur pays,ou bien qui ont été chassés de leur terre, ceux qui ont peur de la mort. Nous rencontrons un Palestinien , une jeune Albanaise. On reconnaît aussi certaines paroles de Primo Levi. Dans l’apocalypse des hélicoptères, un prisonnier se fait torturer.
C’est à ce moment là qu’on enfile nos lunettes de soleil, malgré le noir de la salle, afin de dissimuler une larme qui s’échappe malgré nous .
Pour en savoir plus sur Pippo Delbono, ce dernier a publié un livre intitulé Mon théâtre. A lire.